samedi 21 novembre 2020

Hommage à Robert

 

Robert, quand je suis arrivé dans ta ferme, il y a un peu plus de quarante ans, tu t’es bien demandé quel était ce breton, bohème et chevelu que ta fille t’amenait là.

Alors, tu m’as testé.
1er test, celui des animaux.
Tu m’as demandé de t’aider à charger un cochon dans la bétaillère. Le cochon a failli se barrer et j’ai eu un zéro pointé.

2ème test, celui du foin et de la paille.
Là, comme j’étais encore jeune et vaillant, et comme je ne voulais pas d’un nouvel échec, je pense que j’ai eu la moyenne.
Et puis, malgré ton regard dur de paysan à la tâche, j’ai vu un homme qui savait organiser le travail pour que ses ouvriers ne se fatiguent pas pour rien.
Et tout ça, malgré le stress que tu avais lorsque nous devions mettre le foin ou la paille à l’abri avant que l’orage n’éclate.
Et si, dans la précipitation nous versions le char, on remontait tout ça dans le calme et sans reproche.

3ème test, celui du bois.
Là, nous nous retrouvions souvent seuls au fond des bois à abattre, débiter et charger des arbres immenses.
J’ai senti alors ta confiance, et même lors du fendage du bois sous la chaleur et dans les vapeurs d’essence du tracteur, je crois que j’ai pris du plaisir à travailler avec toi.
Et peu importe, la note….. Elle était sans doute plutôt bonne.

Et quels souvenirs de ces repas, le soir, après la besogne ! Soupe, jambon cru, pain de campagne, faisselle de fromage blanc et pommes….

Plus tard, la vie nous a un peu éloignés, mais toi et ta femme, Suzanne, avez gardé pour moi votre affection et votre confiance.
Vos petits-enfants nous reliaient, mais ce n’était pas tout…
Vous êtes même venus voir toutes les pièces de théâtre, un peu loufoques, je l’admets, dans lesquelles je jouais…

Pour tout ça, je vous remercie.

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