dimanche 22 novembre 2015

Est-ce que la vie était le bon choix?



Dans un hôtel en bord de ville, dans un quartier peu aisé, entre le port de commerce et le port de plaisance, quand on a toujours fait à fond ce à quoi on croyait, quand on l’a fait toujours avec la meilleure honnêteté  qui nous a été donné et que tout finit par se rompre, quand le monde semble devenu fou et qu’on se sent totalement impuissant à y faire quoique ce soit, quand on se sent seul sans que personne n’ait jamais fait la démonstration objective que c’était mérité, quand on est en plus doté d’une sensibilité à faire pleurer un caillou au milieu du désert, on peut se poser la question, non ?

vendredi 6 novembre 2015

Émotion





Je serais mort sous vos caresses,
Je serais mort de trop d’ivresse,
Tandis que là, sans rémission,
Je m’en irai comme un pinson.
Mais oui, je sais bien qu’un pinson
N’a rien à faire dans cette chanson.
Mais avouez que vous non plus.
Alors, n’en parlons jamais plus.

Ou bien parlons d’amour cruel,
Quand le soir je venais chez elle
Et qu’on comptait les papillons
Accrochés au sol du plafond.
Elle avait l’air d’une princesse,
Et moi, quand je voyais ses fesses,
Je me disais que c’est trop con
De juguler son émotion.

Et puis, vous tous, là dans les bars,
Taisez-vous, il  est bien plus tard
Que vous imaginez, mes barons,
Et à cette heure, y’a plus d’avion
Pour vous porter jusque chez vous.
Alors priez sur vos genoux
Que le taxi vous reconnaisse
Et se souvienne de votre adresse.

Bon, moi, je disais et c’est fou
Ce que le temps passe sans vous,
Avec le nombre de sirènes
Qui s’invitent à purger ma peine.
Et puis il y a ces musiciens
Qui rejouent le même refrain.
On dirait des passeurs de rêves
Pour des gens vidés de leur sève.

C’était un long soir de décembre,
Vous aviez pissé sur mes cendres.
Mais aujourd’hui n’en parlons plus,
Je ne vous ai jamais connus.
Et puis qu’importe la chanson,
Mourir de quoi, c’est une question.
Alors je dis, sans illusion :
Mourons, bien sur, mais d’émotion.