Du haut du plongeoir, on
pourrait voir la mer.
…
On ira, si tu veux, par le
fer ou par le vent, ramasser des coquillages avec un cœur de gosse.
On peuplera nos rêves de
licornes et d’hippocampes, et le clapotis de l’eau ouvrira la porte aux rimes harmonieuses.
On se souviendra du
croisement des chemins, de la brisure des arbres centenaires, du bruit des
hélicoptères et des peuples indiens.
Le sourire nous portera, le
ventre nous soumettra et la nuit nous apprendra le silence et la voix.
On ira, si tu veux, ou on
restera là et le masque des saisons décidera pour nous.
Nous boirons du vin chaud ou
du lait de chamelle, nous humerons la terre, nous toucherons le feu, et sur une valse
langoureuse nous déshabillerons l’espace de son éternité.
Nous serons seuls, peuplés de
longs désirs, débordés de soupirs et de cendres endormies.
S’il te plait, souris encore,
parle moi de la lune, fais moi la marche
du manchot, donne moi le temps de tous nos souvenirs, écris moi des mots
tendres…
Tu te souviens du funambule
somnambule, du sémaphore à ressort, des sandalettes à roulettes et du marin
malin ? Tu te souviens du serpent à sornettes qui traversait la voie
lactées en chantant des cantiques en langue vénusienne ?
…
Pardon….. Je sens ta main qui
se serre, ton cœur qui s’exaspère et ton souffle qui raccourcit.
Oui, je sais. Je dis
n’importe, mais j’ai peur.
…
Le plongeoir est olympique
et… la piscine est vide…