dimanche 8 juin 2014

Pénétration





J’ai perdu l’envie de vous.

Le dernier couteau a pénétré la chair trop profondément.

J’aime la vie, mais j’en serai désormais qu’un boiteux, avec le regard du passant empli de compassion…

Un solitaire vieillissant, tâchant avec dignité de donner un sens à ce qu’il reste.

Vous m’avez pourtant épousé, ou accompagné, ou caressé, ou intrigué, ou convoité, ou rassuré, et ensuite, regretté, ou interrogé, ou détesté, ou pleuré, ou conspué, ou simplement, pour les plus généreuses, regardé vivre….

Et je vous ai toutes aimées, des jours entiers, des semaines, des années, ou, si ce ne fut qu’un instant, acceptez qu’il soit précieux…

Mais aujourd’hui, j’ai perdu l’envie de vous, cailloux, bijoux, hiboux et pâtes à choux…