jeudi 16 janvier 2014

Adieu, Mazé...



Sculpteur puissant, poète généreux, amoureux éternel…



Je t’ai connu, il y a pas loin de 40 ans en Bretagne.



Je me suis vite glissé sous ton aile de père spirituel…

Et tu m’as tout de suite invité chez toi, à Paris.

Moi qui n’aime pas la ville, je n’ai pas tardé à me pointer.



Je me rappelle cette cour intérieure. Ce grand atelier…



Je m’attendais à trouver un mec avec un ciseau à bois ou un burin modelant un bout de  bois ou un bloc de pierre…

J’ai trouvé un mec avec un chalumeau qui découpait une immense plaque de métal…

Et dans un coin de l’atelier, sur un poêle qui fumait un peu, il y avait, mijotant depuis de longues heures, le meilleur ragout de mouton que je n’ai jamais mangé.



Je me rappelle que tu étais venu dans ma maison, pas encore rénovée.



Tu avais dis que je devrais repeindre ma vieille rampe d’escalier en bleu et tu as vu mes toilettes envahies par le calcaire.

Je devais m’absenter quelques heures, et en revenant, mes toilettes étaient comme neuves.

Tu les avais sculptées sans  rayer l’émail…

Et tu sais, Mazé, j’ai refais depuis mes toilettes, mais ma rampe d’escalier est toujours bleue.



Et puis ta maison perdue au cœur de la France…

C’était encore une ruine ou presque… Et ce qui t’importait, d’abord, c’était cette minuscule ouverture dans un mur qui laissait passer un rayon de soleil. Tu l’as tout de suite consolidée et vitrée à même la pierre.

Et puis, cette flotte qui dévalait de la colline et rendait ta maison très humide… Tu ne l’as pas combattue ! Tu lui as laissé une place pour qu’elle traverse ta maison par l’intérieur…



Voilà, des souvenirs qui me viennent comme ça…. Je ne ferai pas ici état de ce que tu m’as dit à une époque où je m’égarais…. Je me souviens juste de 4 ou 5 mots, nets, gentiment dits et précis comme un outil dans les mains d’un orfèvre…



Ce que j’ai de sagesse, je te le dois Mazé, ce que j’ai de poésie aussi…



Ces dernières années, tu travaillais le bois… je pourrais dire l’arbre, tellement les pièces étaient imposantes. Et je ne dois pas dire que tu le travaillais… Tu  lui demandais juste de te donner le meilleur….



On s’est toujours vu de loin en loin, et j’apprendrai encore de toi…



 Alors, à bientôt, Mazé…. Enfin pas tout de suite non plus, j’espère.

Mais ça, je sais. Nous avons toujours attendu que la vie nous fasse rencontre…



Je t’embrasse

mardi 14 janvier 2014

Pensée du jour

Les gens qui ne boivent pas ne savent pas quoi dire aux gens qui boivent.

Et les gens qui boivent n'arrivent pas à dire, aux gens qui ne boivent pas, pourquoi ils boivent....

On est mal!

dimanche 17 novembre 2013

Comptine amoureuse



J’aime ta peau brune, ton odeur de prune,
J’aime ta peau blanche quand s’en vient dimanche.
J’aime tes yeux tendres, si c’est en novembre,
J’aime tes yeux doux, si c’est au mois d’août.

Ce que je veux dire, que je veux écrire,  que je veux crier…. Non ! C’est insensé…

J’aime ta courbure, ton odeur de mure,
Et les yeux bandés, j’aime à t’inventer.
J’aime ton silence quand,  pour une danse,
Tu viens te coller comme un doux baiser.

Ce que je veux dire, que je veux écrire,  que je veux crier…. Non ! C’est insensé…

J’aime ta peau rousse quand le printemps pousse,
J’aime tes yeux verts, si c’est en enfer.
J’aime, sur ta cuisse, oser, sans malice,
Y poser ma main et la sentir bien.

Ce que je veux dire, que je veux écrire,  que je veux crier…. Non ! C’est insensé…

J’aime ton corsage, si c’est à la plage,
J’aime ton corps mur sous un ciel d’azur.
J’aime, sur tes lèvres, sentir le genièvre
Et prendre ton pied pour le réchauffer.

Ce que je veux dire, que je veux écrire,  que je veux crier…. Non ! C’est insensé…

J’aime ton sourire, quand il veut rien dire,
J’aime tes cheveux, même s'ils sont noueux.
J’aime, quand tu te penches, te prendre par les hanches
Et sentir ton corps dire qu’il est d’accord.

Ce que je veux dire, que je veux écrire,  que je veux crier…. Non ! C’est insensé…

J’aime ta voix douce, quand je prends ton pouce,
J’aime entre tes seins y glisser ma main.
Tu sens la cerise quand tu lâches prise
Et quand tu t’endors dans ta petite mort.

Ce que je veux dire, que je veux écrire,  que je veux crier…. Oh !!! J’ai oublié…

jeudi 7 novembre 2013

Chemin de fer



J’ai tiré un trait droit quand tu as pris le train.

C’était un trait de fer, d'orgueil et de silence,

Un trait comme un adieu, suspendu sur les toits,

Sûr de lui, de sa force et de sa résistance.



Et j’ai repris mon chemin  avec entrain…